Le Flash a-t-il un avenir sur Internet ?

Le Flash, créé en 1996 par Macromedia, était initialement une application client compatible dans la plupart des navigateurs web permettant de réaliser de l'animation. Avec les années et les versions Flash à petit à petit intégrer des notions de programmation permettant d'enrichir l'expérience utilisateur avec l'apparition de l'interaction.

En 2000 apparait, avec la sortie de Flash 5, la première version du langage de programmation Flash, l'ActionScript (AS1). L’apparition de ce langage permet de réaliser de nouvelles intéractions dans les animations. L'AS2 est apparu en 2003 avec la version Flash MX 2004. Cette nouvelle version d'ActionScript apporta une approche plus Objet avec notamment le typage des variables. C'est en 2006, 1 an après le rachat de Macromedia par Adobe, qu'apparue la version actuelle de l'ActionScript, l'AS3. Cette troisième et dernière mouture marque le changement radical de direction de Flash pour en faire un véritable outil de développement d'applications Rich Media. C'est de loin la version plus aboutie remettant complètement à plat le langage pour l'orienter Objet. Ce dernier permet maintenant des manipulations beaucoup plus "bas niveau" du code et par conséquent de repousser encore les limites de la programmation Flash. Il intègre notamment maintenant l'accélération matériel pour la vidéo et la 3D.

Mais voilà, il est apparu depuis quelque temps une nouvelle spécification HTML, l'HTML5. Cette dernière, élaborée par le W3C, permet maintenant d'insérer au sein d'un navigateur des contenus média qui ne pouvaient être intégrés jusque là que par le biais de plugins comme Flash. On peut notamment ajouter, à l'aide des nouvelle balises, de la vidéo en streaming (Balise <video>), de l'audio en streaming (Balise <audio>), des éléments graphiques interactifs (Balise <canvas>) ou encore réaliser un formulaire avancé.

Toutes ces nouvelles fonctionnalités avant impensables dans un navigateur sont peu à peu intégrées aux nouvelles versions de navigateurs (Chrome, Firefox, Safari), mais cela signifie-t-il la mort de Flash ?

De toute évidence non !

On voit bien avec l'apparition de l'AS3 qu'Adobe a anticipé l'apparition de cette nouvelle norme en changeant l'orientation de son langage de programmation.

En effet, jusqu'a l'AS2 le flash était orienté très animation mettant les interactions avancées sur un second plan. Mais avec sa version 3, l'ActionScript devient un véritable langage de programmation. La vocation de Flash n'est donc plus d'être qu'un simple moyen de réaliser des animations sur le net ou même de permettre la diffusion de vidéos mais de devenir un outils complet pour réaliser des applications Online.

De plus, Flash intègre avec la version 10 la prise en Charge de la 3D avec accélération matérielle permettant ainsi d'ouvrir de nouveaux horizons sur la toile.

Enfin, le HTML5 n'est encore qu'aux balbutiements, la spécification étant encore en cours de rédaction, peu de navigateurs l'intègre encore vraiment et il va falloir attendre quelques années pour que l'ensemble des internautes soient tous passés sur un navigateur compatible HTML5. De son coté Flash 10 est déjà présent dans plus de 90% des postes dans le monde.

C'est donc pour toutes ces raisons que Flash a encore de belles années devant lui, non plus pour faire des animations comme on a pu le voir ces dernières années mais vraiment comme outils de développement applicatif Online.

Maintenant, un nouveau modèle en train d'apparaitre pourrait bien changer la donne, le "Native Client" de Google. Ce dernier est un conteneur qui devrait permettre d'exécuter des programmes développés en C et C++ directement dans le navigateur. Il pourrait remettre en question l'utilité de Flash s'il venait à faire l'unanimité.

Xavier TREGOUET

Posté dans Web, Video, Application par Xavier le 27 Juillet 2011

Commentaires

J'adhère à cette analyse. Un détail supplémentaire est rarement évoqué : les outils de liens développeurs /créatifs. Actuellement, l’homogénéité à travers les outils adobe permet aux différents acteurs d’un projet RIA de travailler sur les mêmes supports. Le graphiste travaille sur les même fichiers que le développeur, qui intègre les travaux du post producteur (organigramme simple illustrator / flash / after effect par exemple). Certes, les pages de code restent abstraites pour les intervenants non techniques, mais il reste néanmoins des plates formes communes, facilitant créativité et échanges. Les tonnes de javascript pour tenter de refaire du flash médiéval, si elles donnent au développeur une position éventuellement plus forte car inaccessible au non technique, coupent néanmoins en partie ce cordon précieux, et se prive volontairement d’outils d’échange extrêmement pratiques. Qui ne sont pas remplacés dans les alternatives à flash pour le ria. Comment se fait-il que cet énorme expérience accumulée d’adobe dans la transversalité des outils soit si rarement mise en avant dans les débats actuels ? Et surtout, nous dirigeons nous à moyen terme vers un pas en arrière dans les possibilités technologiques et donc la richesse d’inter activité que nous pouvons proposer ?

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